10.28.2009

plateforme résidents ftm ile de france


UN FOYER, UNE CUISINE !

Cette plateforme a été rédigée suite à la réunion du 27-01-2007. Elle s’adresse à tous les élus, gestionnaires, propriétaires … pour qu’ils prennent réellement en compte la nécessité pour nous d‘avoir des cuisines collectives dans tous les foyers. Elle s’adresse aussi à tous les résidents et comités de résidents pour qu’ils deviennent vraiment acteurs de l’aménagement de cuisines collectives modernes.

Nos foyers sont des logements collectifs permettant, par l’existence d’une vie collective conviviale et solidaire, d’y vivre durablement, de supporter nos dures conditions de vie et de travail et l’éloignement de notre famille.

Vivre dans une studette pendant quelques années, c’est possible quand on a l’espoir ensuite de pouvoir vivre dans un 2P puis un 3P … Nous, les travailleurs immigrés des foyers n’avons ni cet espoir ni cette possibilité. Il nous faut donc, dans ces foyers, des espaces diversifiés correspondant aux différents espaces d’un appartement : cuisine, séjour, chambre, sanitaires. L’espace à vivre proposé aux résidents ne peut donc pas être une studette, l’espace à vivre doit se composer d’un espace privatif le plus confortable possible et d’espaces collectifs suffisants dont une cuisine collective.

* La double fonction d’une cuisine qui est à la fois de cuisiner et de manger ne peut être assurée par une kitchenette avec comme seul équipement une plaque électrique. La cuisinette ne peut permettre ni de cuisiner ni de manger en groupe. Vivre sans sa famille, ce n’est pas être condamné à manger tout seul dans sa chambre. Du reste, dans un foyer cuisiner et manger ne se conçoivent qu’avec les autres ou au milieu des autres.

* Au niveau superficie, entretien, consommation des fluides et prix de revient d’un repas, cuisiner collectivement a tous les avantages. Les travailleurs des foyers ont des temps de transport souvent longs et fatigants. Les plats africains demandent une préparation longue : 2 h au moins pour un tieb et environ 1 h pour un mafé et un couscous. Si l’on ne veut pas que notre vie se résume à « métro, dodo, boulot, plaque électrique », il faut un système de restauration collective dans nos foyers.

* La cuisine collective et son réfectoire doivent aussi nous permettre d’avoir des invités à manger et de les faire asseoir à une vraie table. La fonction de base d’un logement ce n’est pas d’être un dortoir. Nous, les travailleurs qui vivons durablement dans les foyers devons pouvoir habiter un vrai lieu de vie.

* Enfin, les cuisines collectives de foyers ont également une fonction sociale et solidaire envers les plus démunis de la ville et envers des ouvriers à petits salaires travaillant dans le quartier et ne disposant pas de cantine à midi. Manger un plat consistant pour une somme modique, voila ce que nos cuisines proposent et elles rendent ainsi un vrai service social.

C’est pourquoi nous disons : un foyer, une cuisine !

Ÿ Les comités de résidents reconnaissent qu’il y a de nombreuses cuisines collectives dans les foyers depuis les années 60, que les gestionnaires et les pouvoirs publics se sont peu préoccupés de les aider à améliorer ces cuisines pendant ces longues années. Ils savent que ce sont les gestionnaires eux-mêmes (Sonacotra, Soundiata, Aftam, Adef…) qui ont installé une partie de ces cuisines qui aujourd’hui s’avèrent hors normes. Ils acceptent la reconstruction et la remise aux normes de ces cuisines (en termes d’hygiène, de sécurité, d’impôts et de droit du travail) mais ils mettent à ça plusieurs conditions : que les cuisines gardent leur caractère social et solidaire, dans l’intérêt des résidents, que leur reconstruction-remise aux normes soit renégociée avec les comités de résidents cas par cas, sans ultimatum et sans brutalité, avec le but de trouver un accord entre tous les partenaires et de concilier les intérêts des différents acteurs.

Ÿ Compte tenu de la taille et la localisation des foyers, différentes sortes de cuisines collectives peuvent être installées : des cuisines commerciales ouvertes sur l’extérieur, des cuisines familiales autour des tuusés et enfin des cuisines-relais fonctionnant avec des cuisines commerciales proches qui servent de traiteur. Ceci est à discuter foyer par foyer.

Ÿ Dans le cadre d’une cuisine familiale autour des tuusés, une association des résidents pourra être constituée dans le but d’embaucher des cuisinières. La cuisine restera dans un cadre privé et non commercial.

Ÿ Les plans des architectes doivent être validés par tous ceux qui ont acquis une grande expérience sur cette question : pas question de recommencer l’expérience de Bisson. Il faut un vrai groupe de travail compétent pour reconstruire – réhabiliter une cuisine collective.

Ÿ C’est une entreprise partenariale, donc de bonnes relations doivent exister entre l’exploitant, les résidents représentés par le comité des résidents, le gestionnaire, le propriétaire, la Ville, les services de l’Etat concernés … en particulier dans le cadre du comité de pilotage qui décide et conduit les réhabilitations des foyers. S’il s’agit d’une cuisine familiale non commerciale, le partenariat sera plus limité. Des conventions devront donc exister à la fois entre l’exploitant et le comité de résidents (horaires, prix, type de plats…) et entre l’exploitant et le gestionnaire (responsabilités et engagements de l’un et de l’autre) et au besoin avec la Ville, partenaire décisif et indispensable.

Ÿ Les coordinations de comités de résidents demandent aux gestionnaires de mettre sur pied au niveau de la région une commission de travail pour faire le point, débloquer certaines situations et renégocier la convention existante pour les cuisines de type Epinettes / Retrait …. Un accord de principe a été donné par l’Aftam à cette demande.

Ÿ Le problème de l’équilibre financier : par exemple dans une cuisine reconstruite entièrement aux normes et légalisée qui sert .environ 500 plats par jour vendus entre 2,30 € et 2,40 € l’activité est financée à 60 % par la vente des plats et entre 30 à 35 % par les subventions. Ce montant important des subventions s’explique par l’inscription de l’activité dans la logique de l’insertion professionnelle : ainsi l’activité devient un lieu d’apprentissage d’un métier , le personnel va être formé, il pourra être réembauché ailleurs et l’exploitant peut négocier des contrats aidés et des subventions.

Ÿ La gestion de cette cuisine sera faite par une association. Plusieurs cas de figure sont possibles : l’association gestionnaire de la cuisine est une émanation des délégués et elle est strictement interne au foyer (avec comme problèmes la surcharge de travail, la formation à suivre, les difficultés liées au changement de délégués ou aux critiques qui peuvent leur être faites) ; la 2ème solution, c’est une association interne mais avec des membres extérieurs au foyer choisis pour leurs liens avec le foyer ; la 3ème solution, c’est une association extérieure qui passe des conventions avec le comité de résidents et le gestionnaire (et au besoin le propriétaire) plus ou moins liée avec les résidents (présence au CA par exemple) et avec l’environnement ; une dernière solution existe pour le démarrage et la mise sur rail de l’activité, c’est la solution d’une association d’insertion préexistante au niveau de la commune.

Ÿ Enfin les délégués souhaitent avoir une formation pour mieux comprendre le montage des projets et l’ensemble des problèmes de gestion.


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